Du haut de ses 19 ans, Désiré Doué n’a pas fui les responsabilités. Il était tard hier soir dans la nuit froide de Liverpool, quand le jeune Parisien s’est avancé vers le point de penalty, le pas sûr et le regard déterminé. Au bout de son pied droit se trouvait le ballon qui pouvait envoyer le Paris Saint-Germain en quarts de finale de la Ligue des champions. Un ballon pour s’affirmer aux yeux de l’Europe après avoir déjà réussi l’exploit de gagner à Anfield (1-0). Un ballon pour embraser, à sa gauche, le coin français qui avait fait le déplacement pour vivre l’une de ces soirées dont on reparlera encore longtemps.

Cette pression, Désiré Doué l’a laissée lui glisser dessus, s’élançant ensuite sans cérémonie pour croiser son tir et prendre à contrepied Alisson. Plein de morgue, il se mit à courir, fixa les tribunes anglaises et se frotta les bras croisés comme pour mimer le coup de froid qu’il venait de faire s’abattre sur Liverpool. Le champion de France venait de s’offrir le scalp du probable futur champion d’Angleterre dont la fin de saison vient de perdre une partie de sa saveur. Pas vraiment les affaires des Parisiens qui se congratulaient sur la pelouse. Transi de bonheur, Luis Enrique courait vers ses joueurs pour fêter la qualification et sautait dans les bras d’Ousmane Dembélé avant de rejoindre l’amas qui s’était formé au-dessus de Gianluigi Donnarumma, le grand homme du soir.

Encore l’Angleterre en quarts de finale ?

À l’image de son homologue brésilien de Liverpool la semaine passée, l’Italien avait décidé que son tour était venu de briller. Trompé sur le seul tir cadré des Reds à l’aller, il a interdit l’accès à ses filets à Anfield, à l’image de sa parade en extension sur sa ligne sur une tête de Luis Díaz. Surtout, il a été gigantesque lors de la séance de tirs au but où il a stoppé les tentatives de Darwin Núñez et Curtis Jones. Deux arrêts décisifs pour ouvrir la voie au PSG.

Au-delà de la performance d’avoir vaincu l’équipe d’Arne Slot chez elle, ce que seul Nottingham Forest avait réussi cette saison, le champion de France est entré dans les annales du football français en devenant le deuxième club tricolore de l’histoire à remporter une séance de tirs au but en Ligue des champions, rejoignant les Girondins de Bordeaux qui avaient disposé de la sorte des Ukrainiens de Dnipropetrovsk le 20 mars 1985. Dans cet intervalle de 40 ans, quatre formations françaises avaient échoué dans le fatidique exercice. Un exercice que le PSG découvrait, par ailleurs, en C1.

Porté par son gardien inspiré et une jeunesse qui n’en a cure des hiérarchies, sans oublier l’indispensable Ousmane Dembélé, auteur de son 29^e but de la saison, le club parisien retrouve les quarts de finale, comme la saison dernière. Il y affrontera soit Aston Villa, soit Bruges. Les Anglais ont la faveur des pronostics après leur victoire à l’aller en Belgique (3-1). Une nouvelle étape qui n’effraie pas un groupe gavé de confiance par la qualification et ayant compris que tous les rêves lui sont permis.