Il fallait voir son visage marqué par les émotions et ses yeux ruisselants de larmes pour comprendre la portée du moment qu’il vivait. Là, sur la pelouse du Hard Rock Stadium de Miami, Ángel Di María embrassait ses derniers instants avec la tunique ciel et blanche sur ses épaules. Saluant le public, il quittait la pelouse, ému et enlacé par Lisandro Martinez. Quelques minutes plus tôt, Lautaro Martinez avait enfin trouvé la faille pour l’Argentine qui allait venir à bout de la Colombie au bout de la prolongation (1-0 a.p.). Loin d’avoir été spectateur et comme il en a souvent l’habitude, l’ailier avait apporté son écot à la victoire, au point d’être désigné joueur du match. Une ultime distinction pour refermer de la plus belle des manières le livre de son histoire avec l’Albiceleste.

De Pékin à Miami

A 36 ans, le natif de Rosario a tout connu avec la sélection nationale qu’il aura honoré à 145 reprises pour 31 buts et 32 passes décisives. Il appartient à la génération de Pékin 2008, cette génération conduite par Lionel Messi avec laquelle il a conquis l’or olympique en Chine. Le point de départ d’une aventure d’abord frustrante avant de prendre une tournure glorieuse sur la fin. En effet, après les lauriers olympiques, il aura attendu 13 ans pour retrouver l’ivresse des sommets, endurant les déceptions successives des défaites en finale de la Coupe du monde en 2014 et de la Copa América en 2015 et 2016.

Des cicatrices qui ne rendront que plus beau l’avènement tardif de 2021, quand enfin l’Argentine remit la main sur le trophée continental après 28 ans de disette. Dès lors, lui et Messi, accompagnés par la nouvelle génération des Lautaro Martinez, Julian Alvarez et autre Rodrigo De Paul, n’arrêtèrent plus de gagner. Une Coupe du monde où il participa à rendre fou les Français en finale, la Finalissima où il marqua un but et cette deuxième Copa América de rang. "C’était un rêve de prendre ma retraite internationale de cette manière. L’Argentine est mon amour et ma patrie. Merci", a-t-il déclaré étreint par l’émotion.

Le trophée soulevé avec ses compères Messi et Nicolas Otamendi, Ángel Di María a fait ses adieux au maillot national mais pas encore au football. En effet, libre de tout contrat, il souhaite effectuer une dernière saison, peut-être à Benfica où il évoluait déjà la saison passée, à défaut de pouvoir rentrer en Argentine, à Rosario Central, comme il l’espérait initialement.