Copa América : James Rodriguez égale Pelé
Le capitaine colombien a signé sa 6e passe décisive de la compétition, du jamais-vu depuis 1970, pour permettre à la Colombie de vaincre l’Uruguay et de se qualifier pour la finale de la compétition.
Quand on ne s’appelle pas l’Argentine, atteindre la finale de la Copa América se mérite. La nuit dernière, la Colombie a dû lutter avec tout son cœur et sa hargne pour venir à bout de l’Uruguay de Marcelo Bielsa dans un match de tranchées, où 7 cartons jaunes et 1 rouge auront été sortis par l’arbitre. Signe de la tension qui régnait sur la pelouse, au coup de sifflet final, une bagarre générale s’est déclenchée, se prolongeant jusque dans les tribunes, obligeant le capitaine uruguayen Jose Maria Giménez à intervenir au mégaphone pour calmer les esprits.
Avant cette confusion généralisée, James Rodriguez avait une fois de plus guidé les siens en servant Jefferson Lerma peu avant la pause. Une sixième passe décisive pour l’ancien Monégasque qui lui permet d’égaler un certain Pelé, en devenant le premier joueur sud-américain à atteindre ce total dans une compétition depuis le Brésilien lors de la Coupe du monde 1970.
Une belle revanche
A 32 ans, le meneur de jeu colombien vit une certaine renaissance après des années à lutter contre les blessures et une confiance en berne. Pour refaire surface, il a su demander de l’aide auprès de son sélectionneur Nestor Lorenzo qui lui a trouvé un psychologue et un préparateur physique. Un nouvel entourage qui l’a extirpé du trou où sa carrière s’enfonçait, dégringolant du Real Madrid à Sao Paulo, après être passé comme une ombre à Everton, Al-Rayyan et l'Olympiakos. "Il mourrait pour ce maillot et c’est pourquoi je l’ai toujours défendu", a confié à L’Equipe le sélectionneur colombien.
Une confiance récompensée au-delà de ce qu’il espérait avec une Copa América de premier ordre. Libre de ses mouvements sur le front offensif, il s’est mué en guide pour les Cafeteros, les portant jusqu’à leur troisième finale continentale après 1975 et 2001. Vingt-trois ans après la génération de Mario Yepes, James Rodriguez et sa bande ont une chance de ramener un deuxième trophée à la maison. Pour y parvenir, il faudra déboulonner l’Argentine de Lionel Messi, son bourreau en demi-finale il y a trois ans (1-1, 2-3 t.a.b.). Une autre revanche à prendre pour le natif de Cúcuta.