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Qualifications Coupe du monde 2026 : Jean-Philippe Mateta réalise un rêve
Nouveau venu chez les Bleus, l’attaquant de Crystal Palace s’est confié à L’Equipe, parlant de l’importance de son père dans sa construction et du fait qu’il a toujours envisagé qu’il porterait le maillot tricolore.
Il n’existe pas qu’un seul chemin pour rejoindre Clairefontaine. Certains ont emprunté la voie la plus courte, explosant dès leur plus jeune âge au haut niveau et s’installant presque naturellement en équipe de France. D’autres ont connu des parcours sinueux à l’image de Florian Thauvin, champion du monde en 2018 et rappelé cette semaine pour la première fois depuis six ans. Enfin, il y a ceux qui ont été convoqués sur le tard. C’est le cas de Jean-Philippe Mateta.
Les moqueries de Crystal Palace
Jeudi dernier, son nom s’est invité dans toutes les conversations après qu’il a été prononcé par Didier Deschamps. Une première convocation à 28 ans qui sonne comme une récompense pour celui qui brille et fait briller Crystal Palace avec qui il a remporté la Coupe d’Angleterre en mai dernier (1-0 contre Manchester City), puis le Community Shield en août (2-2, 3-2 t.a.b. contre Liverpool). S’il n’est pas encore assuré de jouer contre l’Azerbaïdjan (10 octobre) ou en Islande (13 octobre) et donc d’honorer sa première sélection, Jean-Philippe Mateta touche du doigt l’objectif qu’il s’était fixé. "Franchement, j’y ai toujours cru. Je savais que j’allais avoir ma chance. J’ai toujours eu cet objectif. Je suis quelqu’un d’ambitieux, c’est ce qui me caractérise. Quand je fais quelque chose, j’y crois à fond", a-t-il dit à L’Equipe dans un long entretien.
Un objectif utopique qui lui a valu quelques moqueries mais qu’il a toujours assumé et dont il n’a jamais dévié. "À Crystal Palace, au tout début (janvier 2021), alors que je ne jouais même pas, je parlais dans le vestiaire de l’équipe de France et j’avais des coéquipiers comme Wilfried Zaha qui rigolaient. Ils me disaient que j’étais fou de penser à l’équipe de France alors que je ne jouais même pas à Crystal Palace, mais je répondais que c’était l’objectif à atteindre et qu’il fallait simplement que je joue pour montrer ce que je pouvais faire. Mon rêve a toujours été de jouer pour l’équipe de France", a raconté l’attaquant originaire de Sevran.
Le déclic olympique
C’est dans la ville de Seine-Saint-Denis que son histoire d’amour a commencé avec le football. Là que son père lui a transmis le virus du jeu et l’a programmé involontairement pour le haut niveau. "J’ai l’amour du football par mon père. Il faut savoir qu’il ne voulait pas que je joue au football, mais je lui ai fait comprendre que je ne voulais que ça. Inconsciemment, le fait qu’il ne voulait pas que je joue m’a donné envie de lui prouver (…) Le football, ce n’est que par rapport à mon père. Personne d’autre. C’est mon modèle. Tout ce que je lui ai dit, je l’ai fait", s’est-il confié. Peut-être le jeune Jean-Philippe Mateta a-t-il bassiné son père de ses rêves bleus.
Des rêves aujourd’hui réalité, un peu plus d’un an après un qu’il n’avait probablement pas imaginé. "Je me souviens surtout du coup de téléphone de Thierry Henry. J’étais au Brésil, je parlais au téléphone avec un ami et je vois un numéro qui m’a fait un vocal sur WhatsApp. J’ai dit à mon ami que j’allais écouter, et là, c’était Henry. Je l’ai rappelé et il m’a annoncé qu’il me voulait. Le club (Crystal Palace) ne voulait pas trop au début, mais j’ai dit oui direct et je suis rentré du Brésil sans attendre", s’est remémoré l’ancien de Mayence au moment d’évoquer le début de son aventure olympique. Jean-Philippe Mateta faisait partie, avec Alexandre Lacazette et Loïc Badé, des trois joueurs de plus de 23 ans retenus par le sélectionneur olympique pour participer au tournoi des Jeux olympiques de Paris 2024 au bout duquel une médaille d’argent a été décrochée. "Je pense que ce parcours m’a aidé à arriver en équipe de France aujourd’hui", a-t-il estimé pour le quotidien sportif français.
Un peu plus d’un an après avoir conduit l’équipe olympique sur le podium, revoilà Jean-Philippe Mateta avec un maillot frappé du coq. Au nom du père et en dépit de ceux qui se moquaient de lui.