Le week-end dernier a été marqué par le premier match remporté par Igor Tudor sur le banc de la Juventus, vainqueur 1-0 face au Genoa. L'électrochoc a peut-être eu lieu suite au licenciement de Thiago Motta, et les Turinois, déterminés à finir dans le top 4, vont désormais aborder la suite avec un peu plus de confiance.

Les dirigeants du Milan AC ont tenté d'en faire de même à la fin du mois de décembre, alors que les Rossoneri vagabondaient à la huitième place. Exit Paulo Fonseca, all-in sur Sergio Conceiçao, un autre coach à poigne, à la philosophie tactique assez similaire à celle d'un Igor Tudor, axé sur l'exigence physique et un jeu direct. Trois mois après son arrivée, quel bilan tirer de son apport ?

Un électrochoc éclair

Tant sur le plan du contenu que des résultats, force est de constater que le changement de coach sur le banc du Milan AC n'a pas eu l'effet escompté. Tout avait pourtant bien commencé avec une escapade idyllique en Arabie Saoudite pour le « Final Four » de la SuperCoupe d'Italie.

La mentalité de gagnant de Sergi Conceiçao transpire alors chez les joueurs milanais, qui parviennent à se transcender à deux reprises pour renverser la Juve en demie (2-1) puis l'Inter en finale avec un succès 3-2 grâce à un but de Tammy Abraham à la 93e minute. Le Milan AC croit alors tenir le bon bout, car c'est justement ce qui manquait à cette équipe bourrée de talent, un peu plus de gnaque pour commencer à remonter la pente.

L'embellie se poursuit jusqu'à fin janvier, avec trois succès importants face à la Juve (2-0), Girona en Ligue des Champions (1-0) puis un scénario de fou le 26 janvier face à Parme avec deux buts de Tijjani Reijnders et Samuel Chukwueze dans le temps additionnel (3-2). Puis tout a basculé...

Un groupe crispé...

Hasard ou coïncidence, c'est suite à l'incident survenu entre l'entraîneur portugais et le capitaine emblématique Davide Calabria que la saison a pris une autre tournure. La prise de bec a tout de même abouti au prêt du latéral droit à Bologne jusqu'à la fin de la saison.

La suite de l'hiver a ensuite été bien plus difficile, avec l'élimination en barrage de la Ligue des Champions face à Feyenoord marquée par l'expulsion de Theo Hernandez, puis trois revers de suite en championnat qui ont fait très mal, au Torino (2-1), à Bologne (2-1) et face à la Lazio (1-2), avec un penalty inscrit par Pedro à la dernière seconde du match. De conquérants, les Milanais sont ainsi redevenus terriblement fébriles, comme si l'exigence maladive de Sergio Conceiçao avait fini par les pétrifier.

Autre exemple de la tension ambiante, la démission d'un attaché de presse du club, Francisco Empis, il y a un peu moins d'un mois, suite à des informations relayées à la presse au sujet du prétendu mécontentement de Conceiçao, qui a été obligé de démentir par la suite.

Les mois ont donc passé, et le train rossoneri n'avance pas assez vite, se retrouvant aujourd'hui 9e, à 9 points du quatrième Bologne, avec une dernière chance d'accrocher le bon wagon face à la Fiorentina, 8e, ce soir.

… mais qui n'a pas lâché

Tout n'est toutefois pas encore perdu et le groupe de Sergio Conceiçao ne semble pas du tout avoir lâché son coach dans l'état d'esprit et le combat.

"Le vestiaire est encore avec moi, je le sais grâce à leur attitude à la fin du match, à leur déception. Si je ne le sentais pas, je le dirais", avait glissé le coach après la défaite frustrante face aux aigles romains.

La suite lui a donné raison. Après la Lazio, il y a notamment eu deux succès importants à Lecce (2-3) et face à Côme (2-1), avec un Christian Pulisic décisf à trois reprises sur les deux matchs. Malgré la défaite concédée à Naples le week-end dernier (2-1), les Milanais n'ont pas démérité et ont encore affiché un visage intéressant face à l'Inter en demi-finale aller de la Coupe d'Italie mercredi (1-1).

Le retour au premier plan de Mike Maignan après quelques semaines difficiles est également porteur d'espoir. Son passage en Equipe de France lors de la double-confrontation face à la Croatie l'a visiblement reboosté, et son apport va être important sur cette fin de saison, comme ce fut le cas dans le derby milanais mercredi soir, dans l'attente du match retour où tout reste à jouer.

A lui d'emmener le reste de l'effectif à la guerre pour son coach, afin de sauver ce qui peut encore l'être dans cette fin de saison où il y aura encore des virages importants à bien négocier, entre les réceptions de l'Atalanta Bergame, de Bologne, et un déplacement sur la pelouse de l'AS Roma lors de l'avant dernière journée.