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Premier League : Mikel Merino raconte sa métamorphose en attaquant
Propulsé sur le front de l’attaque en raison des nombreuses blessures à Arsenal, l’international espagnol s’est pris au jeu de son nouveau poste comme il l’explique dans une interview accordée au Guardian.
À quelques heures d’affronter les Pays-Bas, Mikel Merino a pris le temps de recevoir The Guardian au centre d’entraînement de l’Espagne à Las Rozas. L’objet de cet entretien : son nouveau positionnement. Arrivé comme milieu défensif l’été dernier, il est apparu comme attaquant de pointe lors des derniers matchs d’Arsenal. Un changement de rôle inattendu, mais rendu nécessaire par les circonstances et les nombreuses blessures ayant affecté le secteur offensif des Gunners.
Un doublé au pied levé
Tout se noue en février dernier lors d’un stage à Dubaï, où Mikel Arteta et son groupe partent préparer la fin de la saison à la faveur d’un trou dans le calendrier. "Nous sommes en stage à Dubaï et Kai Havertz se blesse. Il y a beaucoup de blessés et nous n'avons pas d’attaquants. Sur les réseaux sociaux, même de la part d'amis, j'ai vu des messages me disant que je devais jouer devant, et j’ai ri. Je me disais : ‘Les choses que les gens inventent’. Mais lors de la promenade matinale avant le match contre Leicester, l'un des analystes a mentionné l’idée de me faire jouer en tant qu'attaquant, en faux neuf, pour servir de pivot et fixer les défenseurs centraux. Il m’a demandé ce que j’en pensais, si j’étais d’accord pour le faire. J’ai dit : ‘Tout ce dont vous avez besoin’", se souvient l’ancien joueur de la Real Sociedad pour le quotidien britannique.
Ce qui était alors un pari se révèle être un coup de génie. Dès son premier match dans ce rôle, Mikel Merino plante un doublé chez les Foxes (2-0). Une surprise totale. "Je pense qu'ils l'ont fait délibérément, en ne me le disant qu'à la dernière minute, parce qu'ils savent que j'aime avoir tout sous contrôle, avoir beaucoup d'informations, et qu'en ne me le disant pas plus tôt, ils m'ont enlevé le ‘stress’ (…) S'ils me l'avaient dit plus tôt, j'aurais trop réfléchi, au lieu de laisser couler", confie-t-il.
Mikel Merino se laisse griser par cette réussite et surtout par ce qu’il découvre de ce poste. "C'est un art, hein. Au premier ou au deuxième match, tout me paraissait différent. J'aime la tactique, je la comprends, mais je l'avais toujours vue de ce point de vue (celui d'un milieu de terrain) ; d'ici (attaquant), c'est complètement différent. Maintenant, petit à petit, je comprends mieux", poursuit-il. Le néophyte apprend vite. Début mars, il marque encore une fois, lors du huitième de finale aller historique d’Arsenal à Eindhoven (7-1) en Ligue des champions, et récidive le week-end dernier contre Chelsea pour donner la victoire aux siens (1-0).
Un joueur total
Cette aptitude à s’adapter à une nouvelle fonction, Mikel Merino la cultive depuis son plus jeune âge. Avant d’exploser au haut niveau comme milieu défensif, il a évolué à tous les postes ou presque. "J'ai été défenseur central gauche. À Dortmund, j'ai joué à trois. Et dans un back four, avec les Espagnols de moins de 21 ans. J'ai joué comme numéro 6... J'ai joué comme numéro 8... J'ai joué comme numéro 10... Enfant, j'ai joué ici, sur l'aile droite...", énumère-t-il pour The Guardian, en marquant d’une croix chaque endroit du terrain où il a joué.
Le natif de Pampelune a même été gardien de but à l’école. Aujourd’hui, c’est donc à l’autre bout du terrain qu’il rend service, une zone où son sens du duel trouve un nouvel espace d’expression. "C'est plus mental qu'au milieu de terrain parce que c'est un duel plus direct. Mais je m'adapte et s'il y a une chose que j'ai toujours été, c'est un battant : j'aime le contact, je ne recule jamais", expose-t-il. "Je commence à y prendre goût", ose même le Basque, toujours guidé par une seule idée : aider son équipe en facilitant la vie de ses coéquipiers.
Si Mikel Arteta se réjouit de cette métamorphose providentielle, Luis de la Fuente ne devrait pas avoir besoin d’y recourir. Face aux Pays-Bas, le sélectionneur de la Roja se contentera de la version milieu de terrain de Mikel Merino, la pointe de son attaque étant occupée par son capitaine Álvaro Morata. Un retour à la normale pour le joueur de 25 ans, toujours prêt à dépanner.