On avait quitté l’Atalanta Bergame, sonnée et moribonde en milieu de semaine, éliminée lamentablement dès les barrages de la Ligue des champions par une formation de Bruges plus solide et entreprenante. Un coup dur qui avait provoqué l’ire de Gian Piero Gasperini, sorti de ses gonds pour s’en prendre violemment notamment à Ademola Lookman, coupable d’avoir raté un penalty alors même qu’il n’était pas le tireur désigné au préalable.

Hier soir, l’équipe bergamasque a pourtant offert un tout autre spectacle, celui qu’on lui connaissait encore à l’automne, quand elle avait enchaîné 14 matchs consécutifs sans défaite, pour épousseter Empoli (5-0). Une victoire probante où l’international nigérian a signé un doublé pour évacuer le mal-être dont il s’est ouvert juste après la charge de son entraîneur. Surtout, la Dea a profité de la défaite de Naples à Côme (1-2) pour opérer un rapproché au classement et ne plus compter que trois longueurs de retard sur l’Inter Milan, nouveau leader. "Nous y sommes, essayons d'y rester le plus longtemps possible", convenait Gian Piero Gasperini quand on lui rappelait que son équipe était à nouveau dans la course pour le titre de champion d’Italie.

"Un exemple pour toute l’Europe"

Un Scudetto qu’Arrigo Sacchi semble leur promettre au regard des propos qu’il a tenu dans un entretien à la Gazzetta dello Sport. Le mythique entraîneur italien voit d’ailleurs quatre raisons principales de croire au sacre bergamasque. "À Bergame, il y a un club solide, il y a des managers compétents qui savent protéger l'environnement et aider l'entraîneur et les joueurs. Et c’est la première raison qui fait de l’Atalanta une équipe modèle. La deuxième raison : l’entraîneur est bon et choisit les joueurs avec lesquels il doit travailler. Troisième raison : à Bergame, il y a des gens fiables, qui ne trahissent pas dans les moments difficiles. Quatrième raison, mais certainement pas la dernière : le jeu. L'Atalanta est une équipe compacte qui évolue harmonieusement sur le terrain. Ils attaquent à onze et défendent à onze. J'aime ce style et j'espère que Gasperini, un authentique maître, continuera son travail extraordinaire à Bergame. L'Atalanta est un exemple pour toute l'Europe", jauge l’ancien maître à penser de l’AC Milan qui estime aussi que l’élimination en C1 libérera d’une charge l’Atalanta.

"L'Inter, je l'ai dit à temps, est l'équipe la mieux équipée pour gagner, mais cela ne veut pas dire qu'elle va gagner. Il a de l'organisation, il a de l'expérience et il a aussi beaucoup dépensé sur le marché. L'engagement en Ligue des Champions peut cependant être une distraction et peut vous priver d'énergie physique et psychologique", avance-t-il pour donner moins de crédit à la formation nerrazzura, tandis qu'il estime les Napolitains sur une pente descendante. Par ailleurs, le calendrier peut être favorable à la bande à Gasperini puisque la semaine prochaine, Naples et l’Inter Milan ont rendez-vous au pied du Vésuve pour en découdre.

Si Sacchi y croit, Gasperini se montre lui plus prudent. "Pensons à battre Venezia, ce n'est pas un match facile. Essayons de nous rapprocher encore plus d'eux. Entre-temps, nous avons pris beaucoup d'avance sur ceux qui nous suivent. Ce classement est extraordinaire, même si certains pensent que tout est normal", tempère-t-il. A douze journées de la fin, la course au titre en Italie est plus serrée que jamais.