Ligue des champions : Éric Roy entre rêve et espoirs
Après un début de campagne idéal, l’entraîneur de Brest veut continuer à croire en l’étoile qui veille sur le club finistérien bien qu’il s’attende à un match d’un autre calibre sur la pelouse du FC Barcelone.
Ce matin, ils seront quelques milliers de chanceux à se pincer pour bien réaliser qu’ils sont bien à Barcelone et assisteront dans la soirée à un match du Stade Brestois à Montjuïc face au FC Barcelone. "Je me dis que c'est incroyable. Penser qu'on va faire un déplacement, ici, en Espagne, pour rencontrer le Barça, avec près de 3 000 de nos supporters, c'était un rêve même pas imaginable, il y a deux ans", a rappelé Eric Roy en conférence de presse. Un émerveillement qu’il ne faut pas prendre pour de la naïveté ou une absence d’ambition. "Se déplacer ici, si on ne se met pas de pression, ce serait stupide car c'est un challenge super excitant, incroyable. Il faut presque se pincer pour y croire. On a tout à gagner sur ce match", a-t-il néanmoins assuré.
C’est précisément cet état d’esprit, cette légèreté d’un collectif qui ne se prend pas pour un autre mais vit à fond l’occasion qu’il s’est offerte la saison passée au bout d’un brillant parcours en Ligue 1, qui a porté Brest depuis 4 rencontres et en a fait la surprise européenne. Toujours invaincus, les Brestois sont 4e du classement et pointent même deux longueurs devant leur adversaire du soir. Pas une garantie de succès mais un motif d’encouragement pour ne nourrir aucun complexe. "À nous d'être acteurs, de profiter du moment présent et de ne pas venir ici en victime expiatoire, mais en mettant nos valeurs sur le terrain. Cela ne suffira peut-être pas, mais on essaiera", a prévenu le technicien breton qui a déjà eu l’occasion d’affronter le FC Barcelone dans sa précédente vie de joueur lors de son passage au Rayo Vallecano. Fait étonnant, il n’avait pas perdu contre les Blaugranas, se montrant même déterminant au Camp Nou en délivrant une passe décisive à Moisés Arteaga (1-1) avant d’assister en tribunes au succès des Madrilènes à Vallecas au retour (2-1).
Du tableau noir au terrain
N'allez pas croire néanmoins qu’il a une formule magique pour venir à bout de Catalans revigorés cette saison. "On s'attend à beaucoup de difficultés. Certains matches du Barça, contre le Real et le Bayern, mieux vaut ne pas les regarder (…) Hans-Dieter Flick (nouvel entraîneur du Barça) a amené un jeu plus direct, avec des attaquants qui se plaisent dans le projet de jeu, tout en gardant les qualités que Barcelone a toujours démontrées dans son histoire. On va leur opposer notre capacité à les contrarier et à jouer, quand on a le ballon. On aura la volonté de le faire. Soyons déjà à notre niveau. Il faudra avoir beaucoup de courage et de résilience pour résister à cet ogre européen", a-t-il posément analysé avant d’ajouter. "On ne regarde pas un joueur mais on va essayer de donner une réponse collective en espérant que nos défenseurs réussissent un grand match individuellement et collectivement. Sur le tableau noir, à la vidéo, on sait exactement comment mettre cette équipe du Barça en échec. Mais sur un terrain, ce n'est plus du tout pareil."
Conscient des dangers qui attendent son équipe, Éric Roy pense même que le timing de la rencontre pourrait desservir les Bretons. "On ne vient peut-être pas au bon moment. Mais on n'a pas le choix, le calendrier est fait comme cela et on jouera contre une équipe un peu blessée. Le Barça ne nous prendra donc pas de haut", a-t-il admis non sans une once de fierté.
Après quatre matchs comme un rêve, Brest aborde le plus gros défi de sa si jeune histoire européenne. Un match pour grandir et qui sait repousser encore les limites de l’irrationnel.