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Ligue des champions : Eric Roy et les conseils de Carlo Ancelotti
Dans un long entretien accordé à Marca, l’entraîneur de Brest revient sur ses échanges avec son homologue italien du Real Madrid lors de son cursus, tout en évoquant son avenir en Bretagne.
Éric Roy entretient une histoire particulière avec l’Espagne et la ville de Madrid tout particulièrement depuis son passage lors de la saison 2001-2002 au Rayo Vallecano, club situé en périphérie de la capitale espagnole. Une expérience enrichissante à défaut d’avoir été réussie d’un point de vue sportif puisqu’il n’a joué que 12 matchs avec l’équipe de Vallecas.
Un peu plus de 24 ans plus tard, les hasards du football ont renoué le lien entre l’entraîneur de Brest et la péninsule ibérique puisque le tirage au sort de la Ligue des champions, à laquelle les Bretons prennent part pour la première fois de leur histoire, l’a amené à se rendre en Catalogne pour affronter le FC Barcelone (0-3) et lui offre ce soir la joie de recevoir le Real Madrid d’un certain Carlo Ancelotti.
L’entremise de Makélélé
Si tout oppose l’Italien et le Français, surtout en termes de palmarès, les deux hommes ont déjà eu l’occasion de se croiser par le passé. C’est ce qu’a révélé le natif de Nice dans un entretien accordé à Marca juste avant le duel à Roudourou entre Brestois et Merengues. "J’étais dans la promotion de Zidane, Makélélé, Sagnol... On nous appelait la promotion des champions du monde, tout le monde l'était sauf moi (Sagnol et Makélélé ont été vice-champion du monde en 2006, ndlr). Cela a duré trois ou quatre ans", se souvient Eric Roy avant d’enchaîner. "Makelele était l'assistant de Carlo au PSG lorsque nous étions en stage. Je lui ai dit de demander à Ancellotti s'il avait une heure pour parler. Je suis allé à Paris et Claude m'a présenté à lui."
Une conversation riche dont le technicien de 57 ans a gardé deux conseils forts. Le premier était de savoir sortir de sa zone de confort. "C'était une heure de discussion et il m'a dit deux choses qui m'ont marqué. Je le remercie, c'est un homme qui a de la classe, et il m'a dit : 'Ecoutez, j'ai commencé à Milan et j'ai eu l'éducation Sacchi, le 4-4-2, strict, millimétré, qui a fonctionné. Quand je suis allé à Parme, j'avais un numéro 10, qui était Baggio, le meilleur 10 de l'histoire de l'Italie, et je ne savais pas où le faire jouer et parfois je me suis passé de lui parce que je ne savais pas où le mettre. Je vous conseille de vous adapter à ce que vous avez et de sortir de votre zone de confort", se remémore le Français. Le second n’était pas d’ordre sportif mais relationnel. "Il y a des fois où l'on me dit que je suis Carlo le gentil, et que cette sympathie m'a permis de gagner cinq Ligue des champions (…) On est comme on est, on peut gagner de mille façons différentes mais toujours avec de bonnes relations avec les joueurs", a rapporté Éric Roy.
Un avenir incertain
Des conseils que le principal intéressé a emportés avec lui jusqu’à aujourd’hui. S’il ne manquera de toucher un mot à son homologue italien avant et/ou après la rencontre, Éric Roy a depuis suivi sa route et se sent plus proche d’autres techniciens. "Je serais peut-être plus Klopp que Guardiola ou Luis Enrique, car il veut beaucoup avoir le ballon mais il a des joueurs très rapides. On peut gagner de plusieurs manières, je n'ai pas la possibilité d'acheter et de vendre dix joueurs, donc je m'adapte, mais je veux une équipe qui court, qui vit, qui gagne les duels", a-t-il affirmé soulignant que Carlo Ancelotti n’a pas vraiment de style mais cinq Ligue des champions au palmarès.
Des titres que l’ancien consultant sait inaccessible pour lui s’il reste à Brest. Pourtant, son cœur balance à 5 mois de la fin de son contrat dans le Finistère. "Tout est possible. J'ai signé pour six mois la première fois (en janvier 2023, ndlr) et je savais que si l'équipe n'était pas sauvée, c'était la fin ici, même si on n'est pas le seul responsable. Et puis l'année dernière a été exceptionnelle, j'ai été élu meilleur entraîneur de Ligue 1 (…) Il se peut que je renouvelle, mais il se peut aussi que je parte. Mais pour partir où ? Si tu quittes Brest, il y a quatre ou cinq clubs en France qui peuvent gagner et m'intéresser et les grands, je ne vois pas Luis Enrique les quitter. Ni à Marseille (…) Et à l'étranger, en Allemagne c'est compliqué à cause de la langue, en Angleterre j'ai joué et travaillé là-bas, en Espagne c'est pareil, ou en Italie. Les options du Qatar ou de l'Arabie, c'est plus d'argent mais moins de projection sportive", s’est interrogé le Niçois qui se verra certainement proposer un nouveau contrat après le parcours déjà historique des Bretons, qui en cas d’exploit à Roudourou face au champion d’Europe en titre, pourrait filer directement en huitièmes de finale. En plein rêve européen, Brest ne serait pas contre une nouvelle folie.